Peintures



« Les peintures d’Édouard Rolland associent, par différentes techniques, des produits qui seront en désaccord, afin de questionner les portées du hasard provoqué et non maîtrisé, les enjeux du non-déterminé à la fin duquel le plasticien n’aura jamais le dernier mot, premier spectateur des craquelures et coulures subies comme choix du non-choix.

Dans son travail plastique, la surface picturale est rythmée avec une certaine gaieté par des aplats de couleurs généralement vives, questionnant les enjeux d’un langage plastique épuré. Carrés, rectangles, ronds, ovales et autres éléments devenus informels (lignes, segments, etc.) se côtoient et se répondent dans des compositions colorées, vivantes et expressives, dans le but de stimuler l’expression nette et pure des couleurs ainsi que leurs vitalités et leurs capacités à collaborer et à dialoguer.

L’usage de la bombe aérosol permet d’obtenir des aplats purs et nets, bien que le flou et le non-fignolé liés à la gestualité active et fluide invite la couleur à s’ouvrir, à questionner son support et les surfaces des formes comme un palimpseste. Les formes picturales s’organisent donc, se superposent ou cohabitent avec cette idée de frontalité, sans mensonge ni double discours ; les couleurs sont là, s’expriment et s’imposent au regard en questionnant la sensibilité du « regardeur » selon l’expression Duchampienne.

Il s’agit dans son travail de simplifier la composition afin d’éliminer tout superflu, pour que les couleurs puissent s’exprimer en tant que nécessaires dans des compositions frontalement colorées et informes.

Tout s’expose sur la toile, ici ou là, devenue lucarne de couleurs tantôt vives, tantôt ternes, confrontant brutalement, avec débordements, coulures et craquelures parfois, le rapport de la peinture à la surface. Les lignes sont pures et le vocabulaire simplifié dans une tentative d’expression vivante, où les formes colorées, au coeur d’aplats vifs entre taches et disques déstructurés vibrent et se meuvent, s’isolent ou, au contraire, s’entrechoquent jusqu’à s’entrepénétrer en questionnant la profondeur de la surface. Les aplats gravitent ainsi sur la toile et semblent animés d’une vie autonome, dépassant généralement le cadre du tableau, devenant un zoom orchestrant une rencontre colorée et spatiale sur grands formats. »

Hermann Debray

Candies, bombes aérosols sur papier, 150 x 150 cm, 2022

Sans Titre, bombes aérosols sur papier, 200 x 150 cm, 2022

Tutti Frutti, bombes aérosols sur papier, 200 x 150 cm, 2022

Sans titre, Bombes aérosol sur papier, 150 x 230 cm, 2023

Sans titre, Acrylique et Encre de Chine sur toile, 130 x 110 cm (photographies: Aurore Pannier).

Sans titre (Random cracking Serie), Acrylique sur toile, 60 x 60 cm

Sans titre (Random cracking Serie), Acrylique sur toile, 80 x 60 cm

Sans titre, Acrylique et crayons gras sur toile, 130 x 110 cm (collection privée)

Sans titre, Acrylique sur toile, 60 x 50 cm

Sans titre, Acrylique sur toile, 60 x 50 cm

Sans titre (Random cracking Serie), Glycéro et peinture aérosol, 110 x 50 cm

Sans titre (Random cracking Serie), glycéro et bombe aérosol, 140 x 100 cm

(Détail) Sans titre (Random cracking Serie), glycéro et bombe aérosol, 140 x 100 cm